Le SESRIC a publié le Rapport sur la santé de l'OCI 2025 lors de la 8ème session de la Conférence islamique des ministres de la santé (ICHM), tenue du 7 au 9 octobre 2025 à Amman, dans le Royaume hachémite de Jordanie. Sur la base des dernières données disponibles, ce rapport novateur passe en revue la mise en œuvre du Programme d'action stratégique pour la santé de l'Organisation de la coopération islamique (OIC-SHPA 2014-2023) sur une période de dix ans. Il met en lumière les progrès importants réalisés dans tous les pays de l'Organisation de coopération islamique en matière de santé, ainsi que les défis persistants qui continuent de caractériser le paysage sanitaire dans la région.
Le rapport souligne les améliorations notables en matière de santé publique au cours des deux dernières décennies. Dans les pays de l'OCI, l'espérance de vie moyenne est passée de 62,2 ans en 2000 à 68,9 ans en 2023, le taux de mortalité maternelle est passé de 502 à 299 décès pour 100 000 naissances vivantes, et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est passé de 101 à 52 décès pour 1 000 naissances vivantes.
Le niveau nutritionnel des enfants s'est également améliorée : le taux de retard de croissance chez les enfants de moins de cinq ans est passé de 33,4 % à 26,1 %, et le taux de prévalence du surpoids a diminué de 6,0 % à 5,5 %. Des progrès notables ont été réalisés dans la lutte contre les maladies : les taux de paludisme se sont stabilisés, les cas de tuberculose font l'objet d'une surveillance étroite et les efforts visant à éradiquer la poliomyélite se poursuivent en Afghanistan et au Pakistan. Les résultats de la recherche en matière de santé ont augmenté de 149 % entre 2015 et 2024, portant la part de la région de I'OCI dans les publications mondiales dans le domaine des sciences de la vie à près de 10 %. Plusieurs pays, dont l'Égypte, l'Indonésie, le Nigeria, le Sénégal, l'Arabie saoudite et la Türkiye, ont renforcé leurs compétences en matière de réglementation des médicaments et des vaccins, reflétant ainsi la flexibilité croissante des systèmes de santé.
Malgré ces progrès, le rapport souligne les défis importants qui restent à relever. Le financement des soins de santé reste en deçà des normes mondiales, avec une dépense moyenne de 3,9 % du PIB en 2022, et le coût élevé des soins à la charge des patients limite l'accès aux soins de santé. Il existe toujours une pénurie de main-d'œuvre, avec seulement 30,6 médecins, infirmières et sages-femmes pour 10 000 habitants, tandis que le nombre moyen de lits d'hôpitaux disponibles est de 14 pour 10 000 habitants, ce qui limite la prestation de services et la réponse aux urgences. Les maladies non transmissibles sont désormais responsables de plus de 7 millions de décès par an, principalement en raison des maladies cardiovasculaires, de l'augmentation de l'obésité et du manque d'activité physique. Les services de santé maternelle et infantile restent inégaux, avec seulement 59 % des femmes enceintes bénéficiant de quatre visites prénatales et 75 % des accouchements assistés par du personnel qualifié.
La préparation aux situations d'urgence est également une préoccupation majeure. Les pays de l'OCI ont subi 24 % des catastrophes naturelles mondiales et ont enregistré 36 % des décès liés à ces catastrophes. Pourtant, leur niveau moyen de préparation reste inférieur aux normes mondiales. La résistance croissante aux antimicrobiens menace les progrès réalisés, l'utilisation des antibiotiques dépassant de 18 % la moyenne mondiale.
Le rapport préconise d'étendre le cadre de l'OIC-SHPA afin de consolider les acquis, de combler les lacunes systémiques et de renforcer la préparation aux pandémies, à la résistance aux antimicrobiens et aux risques sanitaires liés au climat. Il souligne que la solidarité de l'OCI, les investissements stratégiques et l'alignement sur les cadres mondiaux en matière de santé seront essentiels pour préserver la santé de 1,9 milliard de personnes dans les États membres.
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