Le SESRIC a accueilli la troisième session de la série SESRIC Talks sur le thème "Attention à la fracture IA : façonner un travail adapté à l'avenir" (Attention à la fracture numérique : façonner un travail prêt pour l'avenir). L'événement a réuni des experts pour discuter des disparités dans le développement et la mise en œuvre des outils d'intelligence artificielle (IA), tout en explorant différentes stratégies pour garantir l'égalité des chances.

 

La session a servi de plateforme pour explorer les dimensions clés de l'IA, notamment les questions éthiques, son impact sur les marchés du travail et la fracture numérique croissante entre les pays développés et en développement.

 

Cette édition des SESRIC Talks a accueilli S.E. Yasser Ahmed HASSAN, directeur du bureau de l'OIT pour la Türkiye, et Mme Federica Irene FALOMI, responsable de programme à la Banque technologique des Nations unies pour les pays les moins avancés. Ils ont examiné les effets multiformes de l'IA sur les marchés du travail, allant de la quantité et de la qualité des emplois à la transformation structurelle.

 

L'événement a débuté par une enquête en direct sur les modes d'utilisation de l'IA. Les résultats ont montré que 85 % des participants connaissaient les outils d'IA et que 88 % les avaient déjà utilisés. Parmi les personnes interrogées, 79 % ont exprimé une opinion positive sur l'IA dans la vie quotidienne. Cependant, 81 % ont également fait part de leurs préoccupations concernant les implications éthiques des systèmes d'IA.

 

S.E. M. HASSAN a mis en évidence les défis et les opportunités que représente l'IA pour la main-d'œuvre. Tout en reconnaissant le risque de pertes d'emplois, il a souligné que celles-ci peuvent être atténuées grâce à une gouvernance collective et à l'élaboration de politiques, indiquant que des secteurs tels que l'administration, l'industrie manufacturière, le commerce de détail et les soins de santé sont parmi les plus vulnérables. Il a également noté que 55 % des emplois futurs ne sont pas encore définis, soulignant la nécessité de renforcer les compétences et de reconvertir la main-d'œuvre, en mettant particulièrement l'accent sur l'importance de l'apprentissage tout au long de la vie. Il a également averti que l'absence de politiques en matière d'IA dans la plupart des pays les moins avancés (PMA) pourrait aggraver le fossé du développement.

 

Mme Federica Irene FALOMI a souligné l'impact de l'IA sur le développement économique et social, en insistant sur la nécessité pour les pays de l'OCI d'améliorer leurs infrastructures pour l'adoption de l'IA. Elle a évoqué à la fois le potentiel positif de l'IA, notamment en termes de création d'emplois et de croissance de la productivité, et ses risques potentiels, tels que les pertes d'emplois et la baisse du taux d'activité. Mme FALOMI a souligné que les PMA ne devaient pas être exclus de la numérisation, car cela pourrait entraîner une perte de croissance et des coûts élevés. Elle a appelé à investir dans l'enseignement des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques (STEM), dans l'apprentissage tout au long de la vie et dans les compétences non techniques, ainsi que dans des stratégies nationales d'innovation technologique et des mesures incitatives gouvernementales. Elle a noté que seuls 6 des 44 PMA disposaient d'une politique nationale en matière d'IA, ce qui risquait d'aggraver le fossé en matière de développement. Elle a en outre mis en évidence les défis auxquels les PMA sont confrontés pour accéder aux données et requalifier leurs travailleurs, en particulier dans le vaste secteur de l'emploi informel.

 

L'événement s'est conclu par un échange de questions et de remarques très intéressant de la part des participants, qui ont apporté des éclairages précieux à la discussion, suivi d'une précieuse occasion de réseautage entre les participants.

 

La série de conférences SESRIC Talks est une nouvelle initiative lancée en 2025, qui accueille des experts éminents de divers domaines à la bibliothèque Al-Aqsa du SESRIC. Cette plateforme facilite l'échange de connaissances sur un large éventail de sujets, en impliquant des publics d'horizons différents et en réunissant des représentants des missions des pays de l'OCI, ainsi que des organisations internationales et des associations d'étudiants étrangers à Ankara.